Salut

Alors oui, Bernard Stiegler, Ars Industrialis et d'autres évoques les prévisions que tu cites : environ 50% des emplois industriels vont disparaître. Prévisions basées sur des études des Nations Unies et de l'université de Harvard Notamment. Selon B.S la dégringolade pourrait débuter dés 2020 et cela risque bien d'être un phénomène exponentiel.
Partant de ce constat mais aussi du fait que le modèle industriel actuel est devenu toxique par sa production sans cesse croissante d’externalités négatives, B.S propose plusieurs axes de réflexion et de départ vers ce qu'il appelle une économie de la contribution. Il s'agit d'un modèle capitaliste, mais qui n'est plus ni productiviste ni consumériste, qui sont les deux grandes phases précédentes, mais contributif et dont l'exemple le plus marquant est l'économie du logiciel libre.
Parmi les nombreuses proposition des différents groupes de travail qu'anime l'association Ars Industrialis, il y en à une qui n'est pas tout a fait celle que tu cites, le revenu universel. La proposition de B.S est proche mais en même temps radicalement différente. Il s'agit d'un revenu "contributif". Pour l'expliquer je vais tenter de le décrire comme je le comprend à présent. Il fonctionne en trois temps :
1er temps, celui de l'emploi. La personne travaille, perçoit un salaire et cotise en fonction de ce salaire. Quand le contrat de travail arrive à son terme, la personne passe en phase 2.
2ème temps, celui du revenu contributif. La personne perçoit une allocation fonction de son passif, à la condition, de s'inscrire dans une démarche collective de "capacitation", c'est à dire de développement des ses savoirs et savoirs faire dans l'optique de les mettre en valeur dans le cadre d'un travail salarié ultérieurement. Si la personne arrive en fin de droits sans avoir de perspective de contrat dans l'immédiat, elle passe en phase 3.
3ème temps, celui du revenu de base. On retrouve la même condition d'inscription dans une démarche collective de capacitation, alors on perçoit un revenus de base, inférieur au précédent et de l'ordre de celui du RSA. Quand la personne retrouve un contrat de travail elle repasse bien sûr en phase et le cycle peut perdurer.
L'objectif est de créer ou maintenir la solvabilité des personnes, et donc du système tout entier, par une forme d'organisation nouvelle.
Donc pour résumer les grandes différences avec les autres idées de revenu de base, universel, inconditionnel etc. deux points capitaux :
-La condition. Le revenu contributif et le revenu de base qui lui est associé sont conditionnés à l'obligation pour le destinataire de s'inscrire dans une démarche collective d’acquisition ou de développement de savoirs (capacitation) et par celle de passer régulièrement par des phases de travail salarié.
-La capacitation. Est une démarche collective. Comme décrite au dessus elle permet aux personnes de répondre à leurs besoins autant qu'à celle de la société, par des stages en entreprise, la participation à des groupes d'études, à la vie associative.
Cet exemple des proposition va être mis en pratique dés janvier en Seine Saint Denis, sur le territoire de Plaine Commune. Mais ce n'est pas la seule !
@+
