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Tenants de la politique de l’offre s’opposent ainsi aux défenseurs de la demande, tous restant au sein du schéma libéral de l’offre et de la demande monétaires, sans tenir compte de la production réelle et des exigences du travail humain ! Certes, un Mélenchon, avec ses énergies « rustiques », n’apporte pas de quoi nourrir une société meilleure. Certes, le boulangisme attrape-tout du Front national est un pudding indigeste. Certes, la droite officielle veut encore plus d’austérité que la gauche. Mais ce n’est pas une raison ni une excuse pour refuser de changer de cap.
Disons plutôt les yeux dans les yeux ce qui doit être dit. La loi de réforme bancaire du 26 juillet 2013 a été une tragique erreur. En acceptant que l’appareil d’Etat de notre pays soit pris en main par les grandes banques, les dirigeants socialistes ont trahi leur propre mouvement, celui de Jaurès et de Blum. Ils ont accepté un monde dans lequel l’émission de 5 euros de monnaie ne permet d’obtenir que 1 euro supplémentaire de Produit national brut, le reste tombant dans le gouffre financier. Léon Blum, lui, dénonçait en 1935, dans Le Populaire, « l’attentat commis contre sa souveraineté par les accapareurs privés du crédit public » et appelait à « exploiter à fond la situation révolutionnaire ouverte par cet attentat ». Qui aujourd’hui, au sein du pouvoir, ose dire que 59 % de notre dette publique provient de cadeaux fiscaux et des taux d’intérêt excessifs d’hier ? Qui dit que les bas taux d’aujourd’hui ne servent qu’à entretenir les spéculations alors que la déflation ruine les ménages ? Qui nous dit que les transferts de richesse vers les prêteurs et les actionnaires équivalaient à 3 % de la valeur ajoutée française en 1980 et en représentent 9 % aujourd’hui ?
La porte de sortie de ce système, ou plutôt d’entrée dans l’avenir ? ..."
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