Re :Défi Wind 2018
Posté : 20 mai 2018, 10:27
par CHRISTOPHE ROUSSE
Salut, voici mon "petit" compte-rendu, d'avance pardon de m'avoir pas pris le temps de faire plus court !
Un grand merci à toutes et à tous, à chacun et à chacune, pour cette expérience exceptionnelle !
C.R DW2018
J – 2, 10h30, face à l’écran météo chez We Ride Leucate, Baston.fr, seul contre tous, prédit une session possible du coté de la Franqui. Je n’ai pas navigué depuis trois semaines et il n’est donc pas question de louper cette occasion. Je fonce sur le spot de la Palme, c’est le 8 mai et le parking est plein comme jamais. Le vent est bien présent mais très intermittent, sur la berge on trouve à peu près toutes les tailles de voiles. Session passable, très majoritairement sur-toilée, en 5,2... 4,5 puis 3,7. Quelques bons moments et une beau crash, flanc contre le wish, sans gravité apparemment.
J – 1, sur une place de parking à proximité du site du Défi, de la Tram à 25/35, bonnes conditions pour se préparer à la course. J’hésite quelques minutes puis choisis de partir avec la petite (74L) et 3,7. Lors d’un 1er bord vers PLN je m’arrête fréquemment peaufiner les réglages. Les trois bords suivants au taquet pour tester la bête, pour la première fois montée en twin. Pas d’objection, flotteur et gréement semblent convenir, seulement, je me rends compte d’une douleur en augmentation du coté gauche.
J 1 , du vent dés le matin, des copains, l’atmosphère se réchauffe par notre simple présence. De façon à prendre un peu d’avance, et ce sans trop de contraintes, je prépare tout ce qui peut l’être : flotteurs et petits équipements. 13H, début du premier briefing, il va durer deux heures, rien que ça ! Combi enfilée je ne suis pas seul à trépigner. 15H, le compte à rebours d’une heure est lancé. Je regagne mon véhicule afin de prendre un antalgique pour ma côte douloureuse et de choisir au plus vite le set de cette première manche. Le vent semble un peu moins fort que la veille, pourtant, solution de facilité, je choisis de rester sur le combo d’hier.
Le flotteur est déposé non loin sur le sable. Je gréé fissa mais passe trois bonnes minutes à retrouver ma planche, entre temps la plage s’est couverte d’objets fluo. J’accélère le rythme en enfilant le reste de mes habits. Harnais-culotte, veste de protection, poche à eau, tout à coup ça fait beaucoup, c’est juste mais ça passe, lycra compris. Matos à bout de bras je cours vers la rive dans un parcours de sauts de haies. Il reste tout juste 30min avant le top départ. Je gare l’ensemble quelque part à deux pas de l’eau et, l’espace d’un instant, cherche à mémoriser cet emplacement. Je fonce vers les tables d’émargement, pas de soucis pour trouver mon nom, les listes sont bien ordonnées par index alphabétique. Vite, retrouver ma planche et foncer à l’eau.
Problème, la plage est submergée de voiles enchevêtrées. Au galop je tente un survol attentif, puis un autre, et encore un autre, sans résultat. Ma planche à disparue ou quoi ?!! Une dame interrompt ma crise de parano avec une simple question : C’est une course mais, est-ce que vous allez tous partir ensemble ? Coupé dans mon élan mon regard lui, ne s’est pas arrêté. Je répond distraitement à cette personne qui, remarquant un trouble notoire, me propose son aide charmante. Une planche orange et une voile bleue qui n’ont plus rien d’originales en ce moment, merci mais ça va aller ! J’accélère encore la cadence et finis par tomber sur mon matos qui lui, bien sûr, n’avait pas bougé.
A l’eau, ok ça plane coup-ci coup-ça devant les chalets mais le vent ici n’est pas établit. Je passe vite la digue en direction de la ligne de départ. Suivant les conseils trouvés dans Wind Mag j’abats vers le milieu de ligne avec une certaine confiance en moi : l’an dernier je suis venu en repérage et, coup de chance, j’ai pu faire un exercice de départ au lièvre en compagnie d’environ cinq cent défieurs. Le vent est plus fort que je ne l’imaginais, ma voile en forme de cuiller me tracte un peu trop. Sept minutes avant le top, plus le temps de passer par la plage pour toucher l’amure. Je vire de bord pour me replacer derrière la ligne tout en hésitant sur ce réglage de voile… bon, plof je me laisse tomber décidé à tirer un peu l’écoute. Malheur, ce faisant, le bout à sur-patté, galère, les minutes filent encore une fois de manière totalement incontrôlée. Surtout, pas de panique…
Ok c’est bon, water-start 300m derrière la ligne et direct je vois le bateau-lièvre passer là-bas. Pas terrible mais pas pire que l’an dernier : GAAZZZ !!! Je fonce autant que possible avec pour seul objectif de ne pas me faire enfermer dans un peloton. Mais planning et peine sont perdus dés la ligne franchie. Au cœur de la foule le vent devient aussi inconstant qu’inconsistant. On se retrouve collés les uns aux autres comptant sur ceux devant pour libérer la voie et rétablir le courant. Galère, en équilibre sur un flotteur submergé je rame comme je peux pendant de longues secondes, peut-être des minutes même, et fini par m’extraire du marasme grâce à une allure très abattue.
Planning-harnais-footstraps, c’est partis mais je ne vois pas grand monde derrière, peu importe je fonce sur un clapot d’un bon 50cm et dois souvent me contraindre à ignorer les plus belles rampes, un vrai gâchis ! J’avance mais, pas bien vite en vérité, je peine à regagner la côte, je me sens comme sous-toilé, j’ai du mal à caper. J’appuie à fond sur le wish pour faire mordre plus de rail, ça va je retrouve du plat au niveau de l’embouchure de l’Ayrolles. FEU, pleine balle jusqu’à PLN ! Je double un paquet de coureurs en passant à leur vent, sans crainte des touchettes parce que je n’ai que 14cm sous les pieds. J’aperçois déjà les premiers qui reviennent, va falloir se concentrer sur les croisement dés maintenant, mais vu ma position très en amont je ne suis pas gêné. Tiens, la bouée du premier jibe clignote au sein de la nuée.
Bon nombre de défieurs semblent vouloir profiter de cette étape pour faire une pause. Ils me serrent et m’enferment contre le bord, zut, perte du planning et nouvelle galère il va falloir s’extraire au plus vite. Abattre en ramant à la voile, reprise du planning, approche très au vent et virage court et collé à la bouée. Re-perte de planning, un rideau de voiles couvrent la zone. Je lutte à bout de bras dans ce qui me fait l’effet d’une course de lenteur comme il m’arrive parfois d’en faire à vélo. Deux ou trois cent mètres pour retrouver du vent qui pousse enfin dans le bon sens GAAZZZ ! Ma position d’alors est d’environ au deux tiers de la largeur de la zone autorisée, je sens que je vais devoir caper franco mais comme le prochain jibe est à dix bornes droit devant, je ne m’en soucie pas pour le moment. Erreur ! Passé la mi-parcours je commence à comprendre que ma meilleur trajectoire au près ne me permettra pas de rejoindre à bouée directement. Bouée qui d’ailleurs reste cachée à mes yeux. Drôle de sentiment de perte totale de maîtrise.
Un pote me rejoint, s’interrogeant lui aussi sur la conduite à tenir, nous sommes maintenant au vent de la digue. Pendant que je vois les premières passer la ligne d’arrivée, d’autre continuent loin dans la zone de dévente de la plage des chalets. Nous virons de bord sans attendre de nous y trouver, pas question d’abandonner ! Je fais un plof express exprès, afin de détendre l’écoute. Surprise, serrer le près sur ce nouveau bord tribord amure est d’une facilité déconcertante, le vent à forcément tourné ! J’avance et aperçois la bouée à la faveur d’une éclaircie. Elle est si proche que je n’ai pas vraiment le choix, plutôt que de continuer vers PLN je vire de bord soulagé de reprendre le parcours officiel. Pas grand monde sous le vent, cela facilite l’abatée préalable au jibe. Encore une fois je colle à la bouée, un peu trop d’ailleurs, le mât touche l’énorme cube gonflable et me couche sous son vent. Galère dans une zone tendue. Mais ça repart sans dommage pour la seconde moitié du parcours.
Au largue dans 30cm d’eau je double un paquet de coureurs et toute sorte de matériel. A voix haute je me répète des consigne de sécurité, surtout ne pas cartonner car ça déboule de tous cotés. Au niveau de l’Ayrolle j’ai doublé beaucoup plus que je ne suis dépassé, la motivation remonte d’un cran. La bouée du jibe n°3 arrive plein pot, j’anticipe les éventuels arrêts au stands des planchistes sous mon vent et abat droit devant. Empannage nickel au planning collé à la bouée, légère perte de vitesse en sortie de manœuvre mais, toujours très abattu, je reprend très vite de la vitesse pour le sprint final. Il s’agit d’éviter l’ultime contre-bord, alors je serre à mort en enfonçant le wish dans le pont de ma Flikka chérie. Et ça grimpe, le moral remonte lui aussi mais, le physique n’ignore plus la fatigue.
Je ne prononce plus de consigne mais serre les dents, mâchoire bloquée comme sous amphétamines. Il faut à tout prix rester bordé, encaisser les rafales, que dis-je, les espérer, bien qu’elles me déchirent les muscles - ma côte malade me fait souffrir plus que tout – et menacent de me jeter au tas, ruinant ainsi tous ces pénibles efforts. Je m’en sors pourtant sans trop franchir la ligne rouge que trace ma peur du crash. J’avance fort malgré l’allure de près et double encore des concurrents par dizaines. Ne rien lâcher avant l’arrivée ! Je ne suis plus qu’à cent mètre du bord, hourra, je peux abattre un peu et trouver une glisse différente qui semblera presque reposante, l’espace d’un instant seulement. Il est temps de se soucier de la bonne visibilité de mon numéro de course, je bataille avec le lycra qui s’est coincé sous la protection dorsale exagérée du harnais-culotte que j’ai dû emprunter. Il faut lâcher une main, puis l’autre, et batailler bras dans le dos tout en poursuivant la course. Pas facile encore une fois, mâchoire et doigts tétanisés, je fini par libérer le maillot, promesse de valider cette manche.
A la vue des bateaux signalant la fin de nos souffrance, quelques défieurs dont je fais parti commencent à se rapprocher les uns des autres. Jouer ma place avec certain d’entre eux m’offre une distraction bienvenue… si bien que j’en oublie le cap. Je m’aperçois avec horreur qu’il va me falloir de nouveau effectuer un contre-bord si je veux réaliser le parcours dans les clous, c’est à dire franchir dans le bon sens l’entonnoir des deux lignes d’arrivées. Soit, je ne suis pas seul dans ce cas et ce n’est pas le moment de s’apitoyer. Hop, virement de bord école de wave-rideur rompu à la technique, tiens, je sais faire ça moi ?! Micro contre-bord, tack rebelote, et zou au planning, direction la sortie, gros sourire et salut aux équipes sur le bateau de la pré-ligne, merci à tous c’était d’enfer ! A ce stade, franchir la dernière ligne d’arrivée au planning est carrément jouissif, surtout que je ne suis pas coiffé au poteau. Victoire, minuscule et cantonnée à me seule personne, soit, mais victoire quand même. Et qui dit victoire dit festivité, hauts les cœurs, cap sur l’apéro ! Quoi, les résultats, sont affichés, ha déjà ?! Voyons le résultat… 609, bah ça passe, c’est juste la moyenne !
J2 et J3, pour une fois, Pétole rimerait presque avec coup de bol. Deux jours pour découvrir et discuter avec différents acteurs. Avec d’office de gros coups de cœur ! Finn Noer et ses surprenantes rallonges Noerstick, qui a compris qui faut se lever, même la nuit, pour tout de suite coucher une idée sur le papier. L’équipe Flikka, tout particulièrement Louis et Luka, préparant quelques très bonnes surprises et des planches encore plus solides. Les Combi délirantes Saint-Jaques et les secrets parachutés d’Eric Doux. Sans oublier les conseils en vins locaux du gérant de la superette, une balade bucolique en bord d’étang et, la nuits venue, des bringues de folies où seule l’allégresse s’autorise à l’excès !
J4, 6h45, l’étiquette Woodstock de la PAV n’ai peut-être jamais aussi bien convenue au Défi WInd. La tête en friche, j’ouvre les yeux sur un ciel menaçant et un parking inondé. Il fait froid mais, au moins, je n’aurais pas, comme certains, à enfoncer mes pieds dans les énormes flaques qui minent le parking, mon dortoir mobile est garé au sec. Ceci ne peut que favoriser la suite des évènements, et il y en aura aujourd’hui car la rumeur nous annonce trois manches possibles ! Le vent annoncé est plutôt fort mais n’est pas encore établi. La sempiternelle réflexion du choix de matos commence dans une atmosphère post-diluvienne. Il faut faire vite car, avec à peine plus de trois heures de sommeil derrière, je ne me sens pas l’entrain habituel. Nonobstant je me vois accomplir des actes pertinents, comme de partir au briefing en combi et surtout avec mon dossard, car il est obligatoire pour l’émargement de départ. Cette bonne idée m’évitera un aller-retour.
Les conditions pluvieuses ont contraint l’organisation à déménager sous abris le lieux d’émargement. Le nouveau site est beaucoup plus pratique car situé en plein cœur de l’action. Il ne me faut que trois pas pour sauter du café au briefing, puis de l’émargement au contrôle du plan d’eau. Je ressent une sorte de fierté fugace après l’accomplissement de cette tournée préparatoire. Le sentiment qu’une habitude se met en place et qui ne peut que favoriser mes résultats à venir. Je grée 4,5 sur la petite et plonge dans le banc véliplanchiste. Le contact de l’eau matinale à travers ma combi trouée achève de me dégriser.
Voile en sac mais ça marche, pas de soucis pour grimper au planning ni pour serrer le près. Ça caille un peu quand même. Heureusement le départ est donné rapidement. De nouveau je pars contre le bateau indiquant la ligne de départ et… malgré un élan bien meilleur, je suis de nouveau bloqué dans un horrible marasme. Le plan d’eau n’est plus qu’une mousse géante et tourbillonnante, qui n’offre plus aucun maintient, l’aileron décroche pour un rien. Au dessus ce n’est guère mieux. Je dois me tenir très droit tout en ramant comme un dingue avec le gréement. A cet exercice mon cœur s’emballe très rapidement. Je souffle comme un bœuf au bord de la noyade. J’ai déjà mal aux bras et aux mains, ça commence bien !
Ce n’est pourtant que le début et malgré tout je parviens à m’extraire de cet « enfer », haletant et laminé, presque handicapé. Mais la glisse reprend doucement alors le moral remonte immédiatement. Cette fois la voile tracte beaucoup plus fort et je peux ainsi rejoindre immédiatement le plat du bord de parcours. Dés lors je n’ai plus qu’à verrouiller ma position au maximum et border surtout. Le paysage file à grande vitesse pendant que le froid ronge le bout de mes doigts. Sans choquer je pianote sur le wish afin d’y maintenir la circulation sanguine, que ferais-je si mes bras engourdis se refusaient à tenir le gréement ?!! J’approche de PLN où le vent prends des tours. Je serre les dents. La première bouée arrive à toute allure, pas grand monde derrière et de la place autour, parfait. Jibe pleine balle juste à coté.
C’est repartit gaz en grand ! Je file très vite jusqu’à l’Ayrolle, que de sensations ! Le vent ne semble pas se calmer, c’est même l’inverse, il grimpe d’un cran à la mi-parcours. Désormais débordé par mon gréement je ne suis heureusement pas encore tout à fait à la rue. Circuit plat et rectiligne aidant, j’effectue à fond les deux bords et empannages suivant, non sans me répéter : encore deux minutes et je m’arrête étarquer... Mais je double tellement de monde que l’excitation prend le dessus, ainsi j’en oublie un peu le froid tétanisant et mes muscles à l’agonie. La ligne franchie je regarde ma montre qui annonce un gain de trente minute sur le parcours, foudroiement de joie. Je rejoint la plage coté PLN, anticipant la suite des évènements. Le sable vole jusqu’à 50cm de hauteur sans jamais retomber, peut-être 30/35 vrais nœuds à ce moment. Je prend soin de garer mon kit dans une zone facile à retrouver, contre le digue, et un peu à l’abri des pires rafales.
Il fait un peu moins froid car le soleil existe sous l’épaisse nébulosité. On tape du pied en attendant les derniers concurrents. Ok, vers midi c’est bon. Briefing-café sous la tente qui nous a vu bringuer hier. A cette pensée, le rythme de la musique et de la danse me gagnent à nouveau, je revois tous ces visages épanouis par la fête, par le groove débridé du groupe Pussy pom pom friend’s, et par la sélection sonore de Félicité, bien nommée DJ. Je quitte cette rêverie quand le grand manitou annonce quarante-cinq minutes de préparation au lieu d’une heure. On repart pour la désormais classique tournée d’émargement et de contrôle du plan d’eau. Puisque le vent ne semble pas mollir et que le café m’a déjà réchauffé je compte partir avec le même set, pas de bousculade donc. Je profite d’avoir du temps libre pour faire une séquence d’étirements bienfaisants.
On repart à l’eau et très vite c’est un nouveau départ. Sans vraiment savoir pourquoi, je crois pouvoir parvenir à faire un beau démarrage alors que je suis encore une fois collé au bateau de ligne. Répéter la même action en attendant un résultat différent, signe de folie manifeste ! Tu parles, bien sûr que ça ne loupe pas, encore une fois je suis collé-serré avec de nombreux partenaires, experts ex. fluctuat nec mergitur ! Je me sens un peu con… mais vite le rythme de la course reprend le dessus. La suite défile comme un copié de la manche précédente, bien que les jibes soient plus humides. J’y perçois un début de fatigue mais ne prend pas le temps de m’appesantir. Tout va si vite qu’à un moment mon esprit étourdis me joue un tour : sur quel bord est-ce que je me trouve donc, le second, ou le dernier ? Je confond les manches et les évènements entre eux et dois avoir recours à la montre pour me détromper. Un sprint final de cinq kilomètres disputé a l’arraché avec une jeune concurrente et la ligne est franchie. Déjà quatre-vingt kilomètre au compteur ce matin mais je suis euphorique et partant pour la suite !
Même routine. L’avantage de garer son matériel coté PLN est de passer immanquablement devant la tente d’émargement, pourtant, cette fois encore, certains oublient cet acte discalificatoire. Les nuages n’abandonnent pas le ciel au soleil, ni le maître de cérémonie son idée d’une troisième manche. Tant mieux, je sui venu pour ça justement, une bonne grosse cure de folie windsurfesque ! Fin prêt, étiré, caféiné, briefé, émargé et sur-motivé je rejoint mes jouets qui m’attendent sur la plage ensevelis. Je m’apprête à les ébrouer sous l’eau quand une conversation voisine attire mon attention vers un grain, fort menaçant, qui se dirige vers PLN. Aïe déjà que ça souffle plus fort la-bas, si en plus on dois passer sous un grain j’ai tout intérêt à anticiper, donc logiquement, à ne pas, cette fois, partir sur-toilé.
Fin fou je répète la séquence du départ catastrophique alors que je sais mon niveau largement capable de faire mieux. Promis si je reviens pour la course, je me débrouille à trouver de quoi faire en sorte que ma petite planche cape comme une grande ! Pour l’heure ce n’est pas la question, il faut s’extraire et tracer au plus vite. Mais le vent se calme, peu à peu mais inexorablement. Je prie pour que la colossale masse noire arrive au plus vite pour me libérer de la menace du non-planning. Trop tard, on est collés. Cependant la course continue dans un remake de départ foireux. On souffle et rame comme des dingues quand la sécurité intervient et nous annonce l’annulation de cette manche. Quoi, adieu le joker et la possibilité d’effacer mon piètre résultat de la première. Jibe autour de la bouée une. Tiens, le vent reprend. Ouf pas de galère on pars plein pot retrouver les potes pour la messe de clôture.
En passant devant le tableau j’ai peine à croire mes résultat : 611/393/380. Encore mieux, je termine 379, on n'arrête pas la progression ! Très très encourageant tout ça ! Et purée, voici que je me prend au jeu. Moi qui n’avait pour seul objectif que de valider la course, pour me dire que j’ai réussi un Défi une fois dans ma vie, voilà que je n’ai plus qu’une envie...