alors, ma plus grosse session s'est déroulée il y a un an, jour pour jour!!! en fait de grosse session, il s'agit plutôt du jour ou j'ai frôlé la mort.....
Lieu : Waitara, Taranaki, New Zealand
Date : le 30 octobre 2006 donc
Conditions : taille de mat (voir peut etre plus) plus 30 noeuds side off shore babord (!!!)
le détail : les surfers squattent le spot (alors que ce n'est pas leur lieu habituellement, et surfent sur le .... "shorebreak".
une session que je garderai a vie en memoire. Je suis seul sur le spot (a part quelques promeneurs), vue du parking c'est gros, très gros, mais "ça devrait l'faire". Je me lance, un shore break monstrueux et déventé à passer (je le passe par miracle en un clin d'oeil), puis deux heures de nav' de plus en plus engagée dans ces monstres. Je me sens vraiment bien et relativement à l'aise
(pourtant pas expert en waveriding de gros!) au milieu de ce chantier. Tout se passe pour le mieux, je rentre au bord pour me faire une chtite pause glouglou/miammiam/pipi. A ce moment, Mike Lafranchie (un local de taranaki) se met a l'eau, hop je prends une chtite foto et me voila reparti.5 minutes de nav', je remonte au maximum au vent du spot pour chercher de la "grosse" qui envoi
. entre deux séries, je foire un jibe. no panic, je tente un waterstart, mais voilatipas que le vent a soudainement "disparu"!!! merde! ^ù:@% ci koi ci bourdel... (en fait, les vagues coupaient le vent par intermittence)...mon probleme :la série suivante arrive dans 4...3...2 sec...fuck, pas le temps de faire quoi que ce soit, je la voit grossir, grossir, grossir (putain, elle est vraiment enorme) et en plus je vois qu'elle va deferler pile a l'endroit ou je suis.
Je pousse donc mon matos au max, inspire a fond et plonge le plus profond possible (et franchement, je suis descendu profond a comparer d'une vague classique). et bam.
a partir de ce moment la, la session magique se transforme en session de la mort.
programme washing machine, mode essorage avec tourbillon saltwater intégré.
je ressort de la vague, le matos est a 50 metres. je nage. merde, la voile fait des vieux plis, le mat cassé en deux, comme un allumette.
no panic. la soeur jumelle de la vague me passe dessus, j'anticipe. puis je prends 5 min pour analyser la situation. je suis a plus de 500 metres du bord, toutes les 12 secondes, une vague de 5 metres me tombe dessus, et j'ai un mat pété (juste au dessus du wish).
okay, "je vais rentré en tirant le matos"...
une bonne centaine de soeur jumelle après (j'estime a une demi heure) me voila toujours a 500 metres du bord mais 1km decalé sur le coté du spot!!!
les vagues me poussent bien en direction du bord, mais un courant lateral (du aux vagues et au vent sideshore) me poussent en direction de l'embouchure d'une grosse rivière qui jouxte le spot et qui, elle, me repousse au large!!!!
je fais des signes à mike, j'hurel, mais il ne m'entend pas, ne me vois pas (bien plus au vent, en train d'envoyer de l'aérial...)
meeeeeeeeeeerde.....bon, (no panic) quesque je fais maint.... BAM! la grande soeur s'est pointée sans que je n'y prete attention. essorage n°2, le lavage m'a fait perdre mon matos...merci calgonite, je ressors la tete de l'eau...et la c'est l'horreur : la voile (en lambeau) est a 50 metres sur la droite...mais la planche est a 50 metres a gauche!!! shiiiiiiit! je nage (encore) mais version accélérée cette fois en direction de la board, sauf que la soeur jumelle de la grande soeur est plus rapide que moi et m'éclate la tronche (essorage calgonite), je ressort de la vague : la board a disparu au milieu de la mousse omnipresente... merde merde merde.
je me retrouve donc a nager dans le bouillon avec du fort courant venant de la rivière me poussant au large... euhhhhh.....panic! merci la combard pour l'aide a la flottaison, toute mon énergie est concentrée à :
_rester calme
_chercher ma planche au milieu de la mousse
_anticiper les vagues (qui me pettent dessus toutes les 12 sec je rappel)
_respirer (!)
_analyser la côte (bicoze c'est de la roche volcanique! pas de sable!)
a un temps que j'estime a environ une heure apres l'impact...je commence sérieusement a m'epuiser...mes carences en entrainement en natation se font sentir. après chaques vagues, c'est de pire en pire...jusqu'a un moment ou je commence a craquer...impossible de rejoindre le bord, et aucune aide immediatement dispo (personne et pas de planche). et je ne suis pourtant pas si loin du bord!!!!
pour me faciliter la respiration, je me débarrasse du harnais, mais je n'en peux plus et ça y'est je commence a preparer la fin (de ma vie).
alors, la bien sur, je suis athée, ma seule religion c'est le windsurf (alléluya!
) et je ne crois pas aux miracles.pourtant , un miracle arrive : JE VOIS MA BOARD! la, a une centaine de metres de moi, flottant au milieu de la mousse...
et c'est dingue comme en fait on a de l'energie dans notre corps! me voila en train de taper le crawl du siecle au milieu du swell pour rattrapper mon radeau de sauvetage.
le retour ne sera finalement qu'une formalité en surfant couché sur la planche débarrassée du gréement.
Je m'étale sur le bord, épuisé, deux policiers alertés par les promeneurs viennent finalement me chercher (ils n'arrivaient pas a me voir au milieu de la mousse!) et me ramène au bercail. j'ai perdu plus de 1500 euros dans l'histoire mais cela n'as aucune importance...
Il m'a fallu plus d'une semaine avant de retrouver le sommeil...cauchemars reptitifs, a repenser à ce moment la...
tout ça aurait pu etre évité si j'avais largué le gréement dès le départ...
epilogue : j'ai retrouver mon greement trois semaines plus tard a 5 km sous le vent du spot au milieux des bois flottés et autres cadavres de vaches et moutons. le matos : en boule!!!
mais j'ai pu recupéré bouts de harnais, pied de mat, rallonge et wishbone (bien rapé mais fonctionnel). (le greeeeeuuunelle du windsourf) et, après une bonne gueulante au magasin, le mat est passé en garantie!
voila...j'ai donc quelques photos de cette session mais je ne sais pas comment on fait pour les poster sur ce forum, ça m'as l'air galère, donc ptet un de ces 4...
a plus
Loïc
PS : ah oui, et meme mike m'as dit un peu après : "damn, it was big!"....