La ballade des gens qui sont nés quelque part...
Posté : 12 mars 2004, 10:17
C'est vrai qu'ils sont plaisant tous ces petits villages
<br>Tous ces bourg ces hameaux ces lieux-dits ces cités
<br>Avec leurs château forts leurs églises leurs plages
<br>Ils n'ont qu'un seul point faible et c'est d'être habités
<br>Et c'est d'être habités par des gens qui regardent
<br>Le reste avec mépris du haut de leurs remparts
<br>La race des chauvins des porteurs de cocardes
<br>Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
<br>Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part.
<br>
<br>Maudits soient ces enfants de leur mère patrie
<br>Empalés une fois pour toute sur leur clocher
<br>Qui vous montrent leurs tours leurs musées leur mairie
<br>Vous font voir du pays natal jusqu'à loucher
<br>Qu'ils sortent de Paris ou de Rome ou de Sète
<br>Ou du diable vauvert ou de Zanzibar
<br>Ou même de Montcuq il s'en flattent mazette
<br>Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
<br>Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part.
<br>
<br>Le sable dans lequel douillettes leurs autruches
<br>Enfouissent la tête on trouve pas plus fin
<br>Quand à l'air qu'ils emploient pour gonfler leurs baudruches
<br>Leurs bulles de savon c'est du soufle divin
<br>Et petit à petit les voilà qui se montent
<br>Le cou jusqu'à penser que le crottin fait par
<br>Leurs chevaux même en bois rend jaloux tout le monde
<br>Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
<br>Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part.
<br>
<br>C'est pas un lieu commun celui de leur connaissance
<br>Ils plaignent de tout coeur les pauvres malchanceux
<br>Les petis maladroits qui n'eurent pas la présence
<br>La présence d'esprit de voir le jour chez eux
<br>Quand sonne le tocsin sur leur bonheur précaire
<br>Contre les étrangers tous plus ou moins barbares
<br>Ils sortent de leur trou pour mourir à la guerre
<br>Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
<br>Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part.
<br>
<br>Mon dieu qu'il ferait bon sur la terre des hommes
<br>
<br>
<br>Si on y rencontrait cette race incongrue
<br>Cette race importune et qui partout foisonne
<br>La race des gens du terroir des gens du cru
<br>Que la vie serait belle en toutes circonstances
<br>Si vous n'aviez tiré du néant tous ces jobards
<br>Preuve peut-être bien de votre inexistance
<br>Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
<br>Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part.
<br>
<br>Georges Brassens
<br>
<br>
<br>Merci Georges, et bien le bonjour à tous nos amis les localistes forcenés...
<br>Tous ces bourg ces hameaux ces lieux-dits ces cités
<br>Avec leurs château forts leurs églises leurs plages
<br>Ils n'ont qu'un seul point faible et c'est d'être habités
<br>Et c'est d'être habités par des gens qui regardent
<br>Le reste avec mépris du haut de leurs remparts
<br>La race des chauvins des porteurs de cocardes
<br>Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
<br>Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part.
<br>
<br>Maudits soient ces enfants de leur mère patrie
<br>Empalés une fois pour toute sur leur clocher
<br>Qui vous montrent leurs tours leurs musées leur mairie
<br>Vous font voir du pays natal jusqu'à loucher
<br>Qu'ils sortent de Paris ou de Rome ou de Sète
<br>Ou du diable vauvert ou de Zanzibar
<br>Ou même de Montcuq il s'en flattent mazette
<br>Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
<br>Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part.
<br>
<br>Le sable dans lequel douillettes leurs autruches
<br>Enfouissent la tête on trouve pas plus fin
<br>Quand à l'air qu'ils emploient pour gonfler leurs baudruches
<br>Leurs bulles de savon c'est du soufle divin
<br>Et petit à petit les voilà qui se montent
<br>Le cou jusqu'à penser que le crottin fait par
<br>Leurs chevaux même en bois rend jaloux tout le monde
<br>Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
<br>Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part.
<br>
<br>C'est pas un lieu commun celui de leur connaissance
<br>Ils plaignent de tout coeur les pauvres malchanceux
<br>Les petis maladroits qui n'eurent pas la présence
<br>La présence d'esprit de voir le jour chez eux
<br>Quand sonne le tocsin sur leur bonheur précaire
<br>Contre les étrangers tous plus ou moins barbares
<br>Ils sortent de leur trou pour mourir à la guerre
<br>Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
<br>Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part.
<br>
<br>Mon dieu qu'il ferait bon sur la terre des hommes
<br>
<br>
<br>Si on y rencontrait cette race incongrue
<br>Cette race importune et qui partout foisonne
<br>La race des gens du terroir des gens du cru
<br>Que la vie serait belle en toutes circonstances
<br>Si vous n'aviez tiré du néant tous ces jobards
<br>Preuve peut-être bien de votre inexistance
<br>Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
<br>Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part.
<br>
<br>Georges Brassens
<br>
<br>
<br>Merci Georges, et bien le bonjour à tous nos amis les localistes forcenés...