http://www.philagora.net/philo-poche/pouvoir2.php "La puissance est le pouvoir de dominer des hommes, d'obtenir d'eux ce qu'ils n'auraient pas fait sans l'effet d'une puissance.
Puissance et pouvoir
Hors du cadre strict de l'État de Droit dans lequel on ne peut exercer une puissance que par délégation ou service, puissance et pouvoir s'opposent comme aliénation et liberté, comme l'injuste et le juste.
Celui qui exerce un pouvoir légitime ne "dispose" pas du pouvoir mais participe à l'exercice du pouvoir comme serviteur de la loi: il est donc tenu en droit à respecter l'égalité de chacun et la liberté civile inscrite par la raison à l'origine de toute loi. Ce qui signifie qu'il doit commander abstraitement, indépendamment des particularités propres des individus, qu'ils soient riches ou pauvre, qu'ils soient ses amis ou ses adversaires: il ne peut utiliser par exemple l'argent public pour écraser les uns et soutenir les autres, ou même leur faire concurrence.
Celui qui, sous le masque du pouvoir, ne fait qu'exercer une puissance pour favoriser les uns et défavoriser les autres, en exerçant des préférences se conduit comme un despote, se met hors l'État de Droit et trouve nécessairement sa perte dans une course au prestige, en s'entourant d'esclaves et, comme une bougie qui finit, en se noyant dans son propre aliment! c'est l'usure du pouvoir qui en fait n'est que l'usure de la puissance et des excès de la démesure.
Si la puissance est souvent partagée entre coquins, toujours usurpée, le pouvoir ne peut être partagé: il reste entier au dessus de tous, pour le bien de tous: à tel et tel est confié son application pour une tâche précise encadrée juridiquement: il n'est jamais donné, c'est pour cela que les têtes les plus fières obéissent car, en obéissant à la loi, ils n'obéissent à personne.
Mais il faut maintenant descendre dans les cuisines du savoir et de la puissance."