Je le dirai jamais assez, si vous voulez gâcher vos vacances aux Gorges, fiez-vous aux prévisions de IWindsurf.
IWindsurf était tellement convaincu qu'il n'y aurait pas de vent aujourd'hui que j'ai fini par les croire. Donc grasse matinée ce matin, petit-déjeuner tranquillo à Viento en lisant vos bons mots (merci!).
Il est à peu près 10h30 et soudain, j'entends les feuilles qui branlottent. Je jette un coup d’œil au vent en temps réel sur IWindsurf:

Crise immédiate d'urticaire, je suis en train de manquer un beau Easterly. Une demie-heure plus tard, je suis au Boat Ramp à Stevenson, où L.A. Richard, étonné de me voir arriver si tard, me confirme que je viens de manquer une session de 6.2/95L (c'était de la 5.0 pour lui). Je sauve quand même la mise avec une belle heure et demie de light wind (7.4/125L), tout seul, si je fais abstraction des 4 kiteux, dont 2 foileux.
Quand je sors de l'eau, L.A. Richard n'est plus là. Tant mieux, ça va nous éviter les adieux, les "c'était le fun de plancher avec toi" et les "au plaisir de te voir l'an prochain". On aime plutôt s'insulter mutuellement, genre lui qui me qualifie du planchiste le moins efficace des Gorges, moi qui le traite de tricheur avec ses petites voiles montées exagérément puissantes, mais sans aucun "range", ce qui fait qu'il passe son temps à changer de voile ou de planche.
Richard, j'ai arrêté de lui tendre la main quand je le revois en début de saison. Je me suis rendu compte qu'il aime pas les contacts physique avec les autres, alors je lui épargne le malaise, même si je sais qu'il me considère comme un ami. Ou en tout cas, comme l'une des trois ou quatre personnes à qui il adresse la parole aux Gorges.
Planchette l'aime pas beaucoup, Richard. C'est vrai que certaines de ses attitudes peuvent être interprétées comme de la condescendance ou du mépris. Moi, je pense qu'il est socialement maladroit. Je lui ai déjà demandé s'il était conscient de ses lacunes sociales. "Bien sûr que je le suis" m'avait-il répondu.
Toujours est-il que Richard retourne chez lui, à Los Angeles . C'est que la conjointe de Richard s'est blessée à une jambe il y a deux jours. La même jambe qu'elle a failli perdre il y a deux ans, après une fracture qui avait mal tournée. On lui avait alors enlevé une grosse partie des muscles du tibia.
Esther, elle minimise la blessure, elle ne veut pas gâcher leur séjour aux Gorges. Richard, lui, insiste. Pas de chance à prendre, qu'il dit, on retourne à la maison, où Esther aura de bons soins.
Il y a plusieurs années, Richard était disparu des Gorges pendant 3 ans. C'est qu'il s'occupait de son vieux père malade. Quand je l'avais félicité pour le geste, il m'avait répondu "Qu'est-ce que tu voulais que je fasse d'autre?".
Peut-être qu'il n'aime pas beaucoup les autres, Richard. Mais chose certaine, il s'occupe bien des gens qu'il aime.