SOURCE
http://www.windsurfjournal.com/frontblocks..._BB_LANGUAGES=1La RS:X par Nicolas Huguet
A l’occasion du stage de l’Equipe de France à Quiberon fin juillet, Nicolas Huguet nous livre ses premières impressions sur la nouvelle planche olympique, la Neil Pryde RS:X !!!
Introduction
La Neil Pryde RS:X fait partie de la catégorie hybride où l’on retrouve notamment la F2 Lightning 2006, la Mistral Prodigy et l’Exocet Pacer...
Ce concept récent est un croisement entre la longboard à dérive telle la Mistral One Design (3,72 mètres) et la planche de Formula comme la F2 FX05 ou la Starboard Formula (1 mètre de large pour moins de 2,50 m de long). Le but est d’aboutir à une planche qui puisse naviguer dans les conditions de non planing avec la dérive, et en condition de planing avec l’aileron tout en gardant la possibilité de remonter au près.
La Neil Pryde RS:X a été retenue comme planche olympique par l’ISAF (la fédération internationale de voile) pour les Jeux Olympiques de Pékin en 2008.
Le circuit RS:X va donc se développer rapidement dés que les planches seront disponibles en septembre. Les pays présents aux Jeux Olympiques d’Athènes 2004 ont cependant reçu les premières début juillet dont la France. L’Equipe de France a effectué son premier stage national avec ce flotteur à l’Ecole Nationale de Voile de Quiberon. 12 jours de stage intensif avec au programme analyse de trajectoire au GPS, analyse vidéo technique, tests vitesse, réglages, parcours, manœuvres. Au total plus de 45 heures de navigation dans des conditions allant de 4 à 20 nœuds…
Voici les impressions de Nicolas Huguet, Champion du Monde Mistral 2005.
Premières impressions
"Tout d’abord quand on déballe le jouet, on est impressionné par le look et la finition qui reste exemplaire. Aussi bien le gréement que la planche font plaisir à voir ! Mais en tant que compétiteur, c’est sur l’eau que ça se passe…
La technique de navigation dépend en grande partie de la force du vent que l’on peut scinder en 3 catégories :
- Vent inférieur à 8 nœuds
- Vent allant de 8 à 12 nœuds
- Vent supérieur à 12 nœuds"
Vent inférieur à 8 nœuds
"Navigation avec le pied de mât avancé sur le rail et la dérive sortie au près et rentrée au vent arrière. Pour les amateurs de Mistral One Design, rien de déstabilisant mais des performances qui restent très en retrait d’une longboard classique. En effet, la largeur de la planche induit une grosse traînée que sa faible longueur ne compense pas. Malgré la large dérive, la planche navigue à plat sur l’eau. A noter, le travail considérable de Neil Pryde qui a développé une voile spécifique qui permet de retendre la chute tout en ayant des tensions homogènes au niveau du fourreau ce qui permet une bonne efficacité du gréement dans cette plage de vent.
Les manœuvres se réalisent aisément car la planche pivote sur elle-même du fait de sa faible longueur."
Vent allant de 8 à 12 nœuds
"Alors là, ça se corse ! On a en effet une transition qui s’amorce entre la navigation au planing sur l’aileron et une navigation avec la dérive. Le but étant de trouver le bon compromis spécialement au près entre vitesse et gain au vent. Effectivement, il ne sert à rien de planer si on fait des bords carrés, c'est-à-dire que l’on ne gagne pas de terrain lors d’une remontée au près en régate. A l’inverse, avec la dérive on ne plane pas mais au moins on remonte contre le vent. C’est donc cette équation à laquelle les régatiers de RS:X vont être confrontés… La planche malgré son poids conséquent plane assez rapidement mais demande une bonne technique pour l’exploiter. La moindre dévente se traduit par des pertes de cap et de vitesse qui sont impressionnantes sur un trajet GPS sur ordinateur."
Vent supérieur à 12 nœuds
"Du plaisir ! On cale le pied en position reculé, on remonte la dérive (ou on la laisse à terre histoire de gagner du poids !), on met les pieds dans les straps et c’est parti ! Les sensations sont là, la planche a de l’inertie et met du temps à accélérer mais on arrive à atteindre les 22/23 nœuds de vitesse au vent arrière. Moins vive qu’une Formula et moins rapide aussi, elle reste moins technique et plus abordable que celle-ci en contrepartie. Départ lancé, jibes et autres enroulements de bouées se font à grande vitesse ce qui contraste fortement avec le petit temps où la planche est à la peine. Il apparaît donc clairement que la RS:X est plus orientée planing… Au niveau manœuvres, le virement est assez facile et le jibe s’aborde plus sereinement qu’en Formula même s’il demande une bonne technique pour être efficace. Et pour le gréement, il démontre son efficacité avec une voile très stable et facile à tenir mais cela reste une 9,5 m2 pour les hommes et 8,5m2 pour les femmes ! Alors gare à la catapulte au vent arrière…"
Conclusion
"Selon mon point de vue, la RS:X est une hybride qui est orientée planing. Elle est un compromis entre Formula et longboard, ce qui donne une planche qui reste moins performante que ces deux types de planche respectivement dans les conditions planing et non planing. Cependant la RS:X permet de naviguer dés que la mer se ride jusqu’au moment où les moutons sont omniprésents ! Le maximum de vent que l’on a pu tester sur Quiberon était 20 nœuds. Mais je compte bien profiter du premier coup de Mistral sur Marseille pour l’essayer dans un solide 25 nœuds voire plus. Le record pour la Mistral One Design étant en manche une rafale enregistrée par le comité de course à 38 nœuds. Maintenant, il reste à continuer de s’entraîner et attendre la première confrontation internationale en RS:X qui va se dérouler durant les Championnats du Monde Raceboard à Cadix (Espagne) début octobre…"